En plus d’offrir un gage de qualité aux propriétaires de véhicules, L’AIRE a surtout travaillé à la révision de la législation concernant l’autorisation de la conversion électrique.
Avant ce fameux 3 avril 2020, la pratique n’était, en soi, pas illégale. Le problème résidait dans l’homologation des véhicules. En effet, la transformation d’un véhicule, et surtout sa motorisation, nécessitait une autorisation de la part du constructeur automobile d’origine. C’est-à-dire que, pour que votre utilitaire fraîchement électrique puisse rouler en toute légalité, il fallait obtenir l’homologation de la part de Renault, Citroën ou encore Mercedes, bref, du constructeur. Cela avait du sens à l’époque puisqu’aucune entreprise, telle que celles présentes dans l’AIRE, n’avait construit de protocole de sécurité pour ce type de modifications. De même, aucun cadre juridique n’existait afin de pouvoir garantir la sécurité des composants et des véhicules après les avoir convertis. L’arrêté du 3 avril a levé cet obstacle en permettant aux rétrofitteurs agréés par les sociétés spécialistes en rétrofit (= membres de l’AIRE) de pouvoir homologuer leurs véhicules sans l’accord du constructeur.
L’AIRE a donc travaillé avec le gouvernement pour ouvrir la pratique du rétrofit en France. Il a fallu prouver le sérieux des installations et des choix des matériels et établir une liste de tests de sécurité afin que l’UTAC puisse contrôler la sécurité des rétrofits. Il n’était pas envisageable de mettre sur la route des véhicules dont la fiabilité est à prouver.
Au-delà de travaux en terme législation et technique, le changement de la loi concernant le rétrofit en France a aussi été permis par la sensibilité des pouvoirs publics et des citoyens à la transition écologique. Cette pratique propose une véritable alternative à l’achat d’une véhicule électrique neuf, en limitant les ressources exploitées. Elle permet aussi de passer plus facilement à une mobilité plus respectueuse de l’environnement.
Bien que le rétrofit soit maintenant officiellement légal en France, le combat de l’AIRe est loin d’être terminé.
Tout d’abord, la pratique étant naissante, chaque acteur doit mener les démarches nécessaires pour homologuer chaque kit de rétrofit (spécifique pour chaque modèle). Cette étape prend du temps puisque le cadre a évolué récemment.
L’industrialisation des installations ainsi que la mise à l’échelle sont aussi des points sur lesquels tous les membres planchent. En effet, cette étape est primordiale pour faire baisser les coûts du rétrofit qui ne bénéficie malheureusement pas du bonus écologique. Pourtant appelé “aide à la conversion”, celui-ci n’est pas encore débloqué pour la transformation de véhicules thermiques en électriques.
Des négociations sont en cours pour tenter de faire évoluer ce point. En attendant, seule la Métropole Grenoble Alpes propose une subvention pour la conversion d’utilitaires.
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