Autorisation du retrofit en France :
Et maintenant ?

Par Wadie Maaninou, CEO

Wadie Maaninou

La France autorise officiellement le retrofit, avec la parution le 4 avril 2020 au Journal Officiel, de l’arrêté autorisant l’homologation et encadrant l’activité de transformation de véhicules thermiques en véhicules électriques.

Autorisation du retrofit en France : la législation évolue enfin

Ce Vendredi 03/04/2020, l’arrêté autorisant la transformation des véhicules thermiques  (essence/diesel) en véhicules électrique a été publié Journal Officiel. Cela fait suite à plus d’un an d’échanges et de travaux entre les acteurs du retrofit (réunis au sein de l’association AIRe), les pouvoirs publics, le CNRV, l’UTAC et les représentants des constructeurs.

 

Cet arrêté supprime les clauses réglementaires qui empêchaient l’homologation des véhicules rétrofités en France (telles que l’accord du constructeur), et met en place un nouveau cadre réglementaire et technique encadrant cette activité. Il sera désormais possible, pour les entreprises spécialisées du secteur, d’homologuer en série leurs kits de transformation en soumettant un dossier par type de véhicules à l’UTAC et au CNRV afin de s’assurer de la sécurité du système installé dans le véhicule qui est testé dans des conditions extrêmes puis certifié.

 

La filière va pouvoir se structurer et s’industrialiser autour d’acteurs qui mènent depuis plusieures années des programmes de recherche et développement pour se développer et baisser le coût de leurs solutions. Dans un contexte de ralentissement économique sans précédent de l’industrie automobile, la publication de cet arrêté qui permet en d’autres mots l’ouverture du secteur du retrofit, est un signe encourageant fort pour relancer l’activité économique du secteur automobile, et des métiers de l’après-vente auto tels que les garages.

L’urgence climatique n’attendra pas la reprise

Cette crise du covid-19 aura, sans aucun doute, un impact économique sur l’ensemble des secteurs industriels : des budgets réduits, des prévisions revues à la baisse, et un focus sur la rentabilité plutôt que sur la croissance… et ce jusqu’à la reprise. Reprise qui sera plus ou moins rapide en fonction des secteurs, mais dont on ne maîtrise pas du tout le timing.


L’urgence climatique, elle, elle n’attendra pas la reprise. L’urgence d’agir et d’opérer une transition rapide et efficace de tous les secteurs polluants n’a jamais été aussi pressante pour sauver les meubles d’ici 2050.


De même, et c’est une bonne chose, les interdictions de circulation des véhicules polluants dans nos centre-villes sont toujours d’actualité lors de pics de pollution (Grenoble, Paris, Lille). Les interdictions définitives, elles, arrivent à grands pas, d’abord au niveau des villes (Paris en 2024, Madrid et Amsterdam en 2025, Milan et Bruxelles en 2030) puis au niveau des Etats (Norvège dès 2025, Pays-Bas, Suède en 2030, France, Espagne, Royaume-Uni en 2045). 

La particularité de la crise que nous traversons en ce moment, est qu’en plus d’être une crise financière, elle a touché très vite l’économie réelle en la paralysant, et mis une énorme pression sur nos services publics qui ne sont pas dimensionnés pour faire face à de telles situations. Néanmoins, cette crise aura aussi montré comment en quelques jours ou quelques semaines, la population est capable de s’organiser, de s’adapter, de s’entre-aider, d’innover et de créer de belles initiatives au service du bien commun (que ce soit au niveau de son entreprise, de sa communauté, ou pour le stress que subissent les soignants et les hôpitaux).

Entre fougue et résilience pour pouvoir avancer

Lorsque mon co-fondateur Filip Gardler m’a convaincu en Mai 2018, à la fin de nos études à Grenoble, de me lancer avec lui dans cette aventure, nous avons été rejoints peu de temps après par Antoine, Raphaël et Sylvain.  A cinq, nous fument assez fougueux et déterminés pour nous lancer dans un secteur dans lequel nous souhaitions concurrencer des mastodontes industriels. Le rétrofit de surcroît, étant lui totalement bloqué par la réglementation.   Mais, nous n’avons pas désespéré et nous avons commencé à travailler sur notre produit, à essayer de comprendre le marché, les clients, les failles réglementaires, à participer à tous les concours et appels à projets possibles pour startups, pour nous autofinancer (ce que nous avons réussi à faire jusqu’à aujourd’hui avec cinq salariés). Je me souviens également de tous les jurés de startups qui nous martelaient que notre business était impossible, que jamais l’homologation ne serait autorisée. “Arrêtez de délirer, vous êtes en face des constructeurs et de l’administration française” disaient-il. Mais je ne sais pas pourquoi, pour nous, cela ne faisait aucun doute, la loi évoluerait un jour. Nous en étions convaincus, alors nous avons continué.   Nos premières conversions se sont faites dès 2018 à l’étranger, puis ne trouvant aucune faille réglementaire peu coûteuse et rapide pour homologuer nos véhicules en France, nous avons multiplié les rendez-vous avec des députés, des sénateurs, des maires, des cabinets ministériels, jusqu’à rejoindre l’association AIRe et aboutir à ce texte que nous attendions depuis un an et demi. Je vous passe les détails de ce parcours du combattant que nous avons traversés, mais qui aura profondément marqué notre capacité à être résilients, déterminés et à passer outre les objections.   Pour nous, cofondateurs, et par extention à toute l’équipe qui nous a rejoint, nous ne voyons pas notre startup comme une fin en soit, mais comme un moyen pour améliorer notre société, avoir du sens et un impact positif. Je la vois personnellement comme une arme surpuissante, dont le potentiel d’impact dans la lutte contre le changement climatique est immense. Et chaque jour qui passe, après chaque milestone atteint, je mesure de plus en plus tout ce que nous pouvons en faire pour servir nos causes … nos causes à tous !   Aujourd’hui, Phoenix Mobility est en train de s’inscrire durablement dans le paysage du retrofit en France, et notre ambition est d’en devenir très vite les leaders en Europe pour maximiser notre impact.   L’équipe d’une douzaine de personnes répartis entre Grenoble et Paris a déjà effectué avec succès un premier cycle de R&D et de conversions sur plusieurs véhicules à l’étranger et en France, ce qui nous a permis de bénéficier de retours clients précieux  Après avoir pu mesurer une forte traction vis à vis de notre solution (plus de 10.000 demandes de devis de particuliers entre Avril 2019 et Février 2020), nous menons en ce moment des projets pilotes pour des collectivités (Ville de Grenoble, …) et des grands groupes industriels français, qui auront étés les premiers à nous faire confiance malgré le contexte réglementaire compliqué.   Depuis ce vendredi 3 avril qui aura vu le retrofit officiellement autorisé, le monde s’ouvre à nous, et la période 2020/2021 sera cruciale pour notre développement et notre déploiement en France. Nous n’en sommes qu’aux débuts de l’aventure, et les challenges seront multiples et excitants ! Comme le répète souvent mon co-fondateur Filip : “The best is yet to come brother”.

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